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La méditation aujourd’hui

 

La méditation est aujourd’hui pratiquée sur tous les continents. Est-ce à dire que les cultures africaines ou occidentales ignoraient la méditation ? Evidemment non., toute culture a développé ses propres formes de méditation. Dans le cadre de cet exposé nous nous limiterons au monde occidental.

Le mot sanscrit dhyana, traduit par méditation correspond aujourd’hui dans le monde occidental au mot contemplation. Le mot méditation a vu son sens évoluer au cours des siècles, ce qui n’est pas le cas pour dhyana en Inde.

L’étymologie est discutée :

mèdôs (grec) : le soin, le conseil qui a donné le  latin medeor : soigner

mederi (indo-européen) : mesurer ; fait référence à Platon : “toute chose a sa juste mesure“.

meditatio (latin) : contemplation au XIIème siècle.

 

Actuellement le mot méditation recouvre des acceptions éloignées les unes des autres  :

  • une attention, une réflexion sur un sujet, voire une intense concentration.

  • dans un sens religieux, un exercice préparant à la contemplation.

 

Le Shivaïsme du Cachemire, nous l’avons souligné dans le cours précédent, emploie le terme dharana (exercice) pour désigner les méthodes, les techniques, et préfère évoquer la conscience (cit) ou Śiva plutôt que le terme dhyana. Le bouddhisme tibétain met l’accent sur la pacification du mental et sur l’entrainement de l’esprit.

 

Les techniques de méditation sont diverses :

  • faire le vide, c’est-à-dire chasser les pensées parasites afin de parvenir à un état où le mental est totalement au repos

  • le contrôle du mental, des pensées

  • l’observation du souffle, ou des pensées, des émotions, des sensations

  • la méditation sans support, qui consiste juste à se poser. Le cours précédent a évoqué l’arrière-plan qui est le Réel : il est ici question de Reconnaissance. Reconnaître l’arrière-plan partout présent.

Chacune de ces pratiques est sous-tendue par une conception, une philosophie qui lui est propre.

Les écoles fondées sur les tantra et les āgama[1] shivaïtes proposent des pratiques dont l’objectif est tout à fait différent, puisqu’elles visent à l’éveil de l’énergie dans le corps.

 

Il y a des conditions à la méditation ; d’abord se poser, c’était l’objet du cours précédent. Ensuite la posture ; la position assise est requise car allongé sur le sol nous sommes plus détendus mais nous avons tendance à la somnolence, alors que debout nous sommes plus vigilants mais nous sommes engagés dans l’activité. La position assise réalise l’équilibre : détente et vigilance. La posture doit être confortable et c’est la difficulté ; la pratique des asana du hatha yoga permet de trouver de l’aisance dans la position assise, dans la mesure où elle est adaptée aux possibilités de chacun.

 

Le prérequis de la méditation est donc la posture, extérieure et intérieure. Alors chacun-e  est à même d’explorer les différentes voies de méditation. Ce sont ces voies que nous allons parcourir ensemble cours après cours,  puis nous approfondirons la pratique et les concepts de la méditation shivaïte.

 

 

 

[1]  Les tantra et les āgama sont des traités shivaïtes qui exposent notamment des techniques complexes ayant pour but l’éveil de l’énergie. La nature de cette énergie est cit, la conscience. Śiva représente la Conscience et Śakti l’énergie qui manifeste le monde. Elle réside également dans le corps, on l’appelle alors kundalini.

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